Interact: | [read the outline] | [get other material] | [subscribe yourself] | [back to index] |
- previous msg: e-money: Banking through biometrics
from Yursa Mistifi <mistifi@nirvanet.net>
- next msg: e-money: De elektronische cultuur zwaar op de proef gesteld door de wet
from jens-ingo Brodesser and Frédéric Jadoul <owner-e-money@moving-art-studio.com>
X-Comment: other language versions may follow La culture electronique a l'epreuve de la loi En l'espace de quelques mois, le gouvernement belge s'est employe a restreindre considerablement la liberte d'expression du citoyen. Vendredi 3 juillet, a la veille des vacances, le Ministre de la Justice et le Ministre des Telecommunications presentaient un texte visant a obliger les fournisseurs d'acces a Internet a garder une copie de toutes les adresses electroniques consultees par leurs clients. Ce projet de loi cense proteger les systemes informatiques contre d'eventuelles intrusions n'avait pas encore recu l'avis du Conseil d'Etat qu'on apprenait, lundi 5 octobre, que la loi sur les ecoutes telephoniques venait d'etre amenagee pour permettre dorenavant au parquet d'effectuer des *reperages* sans passer par l'autorisation prealable d'un juge d'instruction. Deux lois, deux coups de massue assenes a la libre circulation des idees. En obligeant les fournisseurs d'acces a conserver une trace des pages electroniques consultees par leurs abonnes, le gouvernement ouvre la voie a la constitution de bases de donnees susceptibles de fournir des informations ultra confidentielles sur les utilisateurs d'Internet. Un releve des adresses electroniques permet non seulement d'identifier quelles sources d'information interessent une personne, mais encore quels articles elle a lus, quelles images elle a vues. Le projet de loi envisage meme la possibilite d'enregistrer et de conserver une copie de tous les courriers electroniques envoyes ou recus. En cherchant ainsi a s'approprier la maitrise des ordinateurs qui gerent le trafic, l'appareil d'Etat pourrait bientot se trouver en mesure d'assurer un controle systematique des communications en reseau. Quant aux conversations telephoniques, grace a la technologie actuellement disponible, il n'est meme plus necessaire de mobiliser un officier de police pour les ecouter et les retranscrire. En deviant les appels vers un ordinateur utilisant un logiciel de reconnaissance vocale, il est possible de les convertir automatiquement sous forme de textes. Il suffit alors d'isoler un mot pour reperer les interlocuteurs qui l'utilisent, suivant la technique de la *peche au filet*. Puisque les *reperages* ne necessitent plus l'accord ecrit du juge d'instruction, l'operation pourrait desormais s'effectuer a grande echelle. Dans ces circonstances, justifier un assouplissement de la loi sur les ecoutes en pretendant qu'il s'agit d'aider les victimes de harcelement sexuel par telephone est, au mieux, de la demagogie, au pire, une strategie deliberee d'intoxication de l'opinion. Car dans les faits, rien ne justifie d'assouplir la procedure d'autorisation des ecoutes. Au contraire, face a la surveillance informatique, il apparait plutot urgent de garantir et de proteger efficacement la confidentialite des echanges. Force est de constater, malheureusement, que la protection des interets fondamentaux du citoyen n'est pas la priorite du gouvernement. Il semble que celui-ci percoive la montee en puissance des communications en reseau comme une atteinte a ses prerogatives. Dans un reflexe de protection securitaire, l'executif tente donc de freiner le mouvement en s'opposant tant que faire se peut a l'emergence d'autres modes d'organisation democratiques. Or, s'il est vrai que l'Etat souffre actuellement d'une perte de souverainete, il ne saurait etre question de combler ce deficit en limitant la liberte d'opinion ou en empietant sur la vie privee des particuliers. La constitution d'alliances entre citoyens independants aide a trouver des solutions aux defis que rencontre notre societe. On l'a vu avec l'action des parents de Julie et Melissa et du Collectif contre les expulsions, ces mouvements qui reclament l'autonomie et le droit de critique par rapport aux pouvoirs institues. On sait aussi que ces initiatives doivent leur succes a la possibilite de communiquer rapidement grace a de nouveaux outils. Faut-il des lors permettre au gouvernement de lire le courrier electronique de Gino Russo et d'epier les conversations sur le GSM du Collectif ? Le projet de loi relatif a la *criminalite* informatique est aussi insense. Il temoigne de l'aveuglement des decideurs politiques de ce pays, prets a brader les libertes publiques les plus essentielles au profit exclusif de puissants interets prives. La logique de ce projet de loi consiste a decourager localement les attaques en direction des systemes informatiques en condamnant tres lourdement ceux qui reussissent a s'y infiltrer. Il etablit ainsi l'impression artificielle que les systemes de securite informatique belges sont surs. Or la securite d'un systeme ne se decrete pas, elle se prouve. C'est precisement le role des hackers que de tester les systemes informatiques quant a leur securite et confidentialite. En interdisant aux *pirates* de devoiler publiquement les faiblesses d'un systeme, on empeche les utilisateurs de se tenir informes des qualites et des defauts des logiciels presents sur le marche. On renforce donc ainsi la constitution de monopoles dans le domaine de la formalisation de la pensee. Les concepteurs des systemes les plus performants et les plus respectes n'hesitent pas a rendre publics leurs algorithmes de maniere a permettre a chacun de les ameliorer. Alors que les entreprises qui cherchent a maintenir le secret autour de leur code source ne produisent le plus souvent que de mediocres programmes. Ainsi, contrairement a l'ideologie propagee par ce gouvernement, la technologie informatique ne deviendra un vecteur d'emancipation et de progres qu'a partir du moment ou chaque membre de la communaute pourra librement tester le fonctionnement des systemes. Si ce n'est deja fait, nous vous conseillons de vous procurer le logiciel *Pretty Good Privacy* pour crypter vos messages electroniques et vos conversations telephoniques. En distribution libre sur le web, les algorithmes qui constituent PGP ont ete rendus publics et sont reactualises des qu'ils subissent une attaque fatale. Evitez desormais les banques et commerces en ligne dont l'adresse se termine par .be. Peu surs et peu discrets, ils pourraient etre pirates depuis l'etranger sans que vous n'en sachiez rien. La plupart des parlementaires disposent depuis peu d'une adresse electronique accessible sur le net via http://www.lachambre.be Vous pouvez donc en discuter directement avec eux. Si vous voulez prendre connaissance du texte du projet de loi du 3 juillet, tapez : http://www.moving-art-studio.com/texts/loi.pdf Jens-Ingo Brodesser & Frederic Jadoul
- previous msg: e-money: Banking through biometrics
from Yursa Mistifi <mistifi@nirvanet.net>
- next msg: e-money: De elektronische cultuur zwaar op de proef gesteld door de wet
from jens-ingo Brodesser and Frédéric Jadoul <owner-e-money@moving-art-studio.com>
Interact: | [read the outline] | [get other material] | [subscribe yourself] | [back to index] |
e-money is a critical mailing list on the subject of new forms for financial exchange. please feel free to send replies in the language of your choice. it is an open, multilingual and moderated list. do not send commercial content or misuse any of this archive's content in a commercial manner. the list's who-command has been disabled for privacy reasons.
contact the list owner